J'en vois déjà plus d'un arriver avec leurs boucliers et leurs couteaux, me regardant avec des yeux étonnés voire suspicieux, prêts à défendre le lait de vache, par goût ou par crainte d'une carence.
Il est bien vrai que les produits laitiers recèlent de bien bonnes choses : beurre, lait, crème fraiche, fromages, glaces...
Je ne suis pas médecin, ni diététicienne, ni biologiste, mais j'ai beaucoup lu, me suis beaucoup documentée et je peux partager tout cela avec vous.
Tout d'abord... Il faut quand même avouer qu'il n'est pas très naturel de continuer à boire du lait (et de consommer les autres produits laitiers) après le sevrage, et encore moins naturel de consommer du lait provenant d'une autre espèce animale. On est bien la seule espèce à faire ça... Arrêtez-vous deux secondes et pensez-y.
Pour ceux que ces deux arguments n'auraient pas suffi à convaincre, il faut savoir quelques petites choses sur le lait...
Première chose et non pas des moindres, le calcium contenu dans le lait de vache n'est que très peu assimilable pour l'organisme humain (je sais, mon monde à moi aussi s'est écroulé quand j'ai appris ça...). En effet, les protéines présentes dans le liquide freinent grandement son assimilation... Le lait ne minéralise donc pas le corps humain et ne fortifie pas les os, il a même une action contraire de déminéralisation (j'en parlerai plus bas)... Des études outre-atlantique et outre-manche (cf cet article) apparaissent de plus en plus pour le démontrer, mais reste tapies dans un coin, sous le poids du puissant lobby laitier. Avec une alimentation équilibrée, vous pourvoirez à vos besoins en calcium au travers d'autres aliments, j'en parlerai plus bas.
Les protéines de lait de vache sont peu digestes pour l'être humain. On verra parfois chez des bébés passés aux laits maternisés (conçus à base de lait de vache) des régurgitations, des indigestions...
Autre élément : les hormones. En effet, le lait de vache contient beaucoup d'hormones de ce brave animal. Très utiles de la part de maman vache pour son veau qui ne s'en porte que mieux car elles lui permettent de grandir, mais néfastes pour l'Humain, qui voit son système endocrinien (qui produit nos différentes hormones) perturbé (il reçoit effectivement des informations de la part de ces hormones qui ne lui sont pas adaptées : prendre 200 kg par exemple... Très bon pour le veau, moyen pour l'Homme !).
Pour finir : les acides gras saturés. Pour fonctionner correctement, l'organisme humain a besoin lui, d'acides gras insaturés... Les acides gras du lait de vache rendent la paroi intestinale perméable aux bactéries présentes dans les selles. Ces bactéries vont venir se fixer dans des endroits de moindre résistance et provoquer réactions inflammatoires et maladies souvent chroniques. Cela se traduira chez l'enfant par des affections ORL type angines, rhinites, otites, rhino-pharyngites, le tout à répétition. Chez l'adulte, les affections descendent vers le bas du corps et apparaîtront sous la forme de gastro-entérites ou d'infections urinaires à répétition.
De plus, il ne faut pas oublier que passé l'âge du sevrage, l'être humain n'est plus censé consommer du lait et autres produits laitiers (encore moins celui d'une autre espèce, comme dit plus haut), et n'est donc plus censé possèder l'enzyme permettant de dégrader le lait (la lactase). Par la force des choses, l'organisme toujours en contact avec des produits laitiers continuent à produire de la lactase en plus faible dose, certains s'habituent et les symptômes disparaissent... Pour mieux réapparaîtrent plus tard sous la forme de pathologies citées au-dessus. Parfois, les enfants développent de vraies allergies aux produits laitiers... Et d'ailleurs gradissent très bien sans le calcium du lait de vache ! Il suffit de stopper les produits laitiers pendant plusieurs mois pour rencontrer des problèmes digestifs lorsqu'on en remange, l'organisme ayant stoppé de produire l'enzyme adéquate, comme il est naturellemet censé le faire !
Nos parents qui nous ont nourri et initié à ces habitudes ne sont bien sûr pas à blâmer... Petit cours d'histoire : durant la dernière guerre, et devant la pénurie alimentaire, des élevages importants de vaches ont vu le jour, afin de pourvoir la population en viande et en lait. Une fois la guerre terminée, vous pouvez imaginer le nombre de bêtes qui restaient sur les bras des producteurs.
L'industrie de la publicité s'en est donc mêlée, pour vanter les (faux) mérites des produits laitiers et favoriser les ventes... Et a fait entrer les produits laitiers dans les habitudes alimentaires de tout un chacun, réussissant même à nous faire intégrer dur comme fer que si l'on ne consomme pas de produits laitiers, les problèmes de santé nous guettent...
Vous serez plusieurs à me dire : "je mange des produits laitiers depuis toujours et tous les jours, et je me porte comme un charme !". Vous faites alors partie des chanceux !
Tout le monde a un corps différent et les réactions de notre organisme face au lait ou aux fromages seront différentes d'un individu à l'autre... Chez ceux qui le tolèrent bien, il suffit parfois de bien regarder, pour s'apercevoir qu'ils ne le tolèrent parfois pas si bien. Vous savez, les ballonnements, les diarrhées fréquentes, les petits trouble digestifs de ce genre... Chez ceux qui le tolèrent bien, toujours, les soucis pourront apparaître à l'heure de la vieillesse avec arthrose, ostéoporose... On le voit d'ailleurs en comparant pays occidentaux et pays asiatiques, où la consommation de produits laitiers n'est pas la coutume. Le taux d'arthrose, de fractures et d'ostéoporose est très élevé dans les pays occidentaux où tout un chacun consomme ses trois produits laitiers par jour !
Pour parler de mon cas, je pensais tout à fait bien digérer les produits laitiers, jusqu'à ce que je me penche sur certains symptômes qu'on serait loin d'attribuer aux produits laitiers : angines, sinusites, eczéma, allergies, troubles intestinaux, troubles digestifs, cellulite, ballonnements, infections urinaires, fatigue... Mais qui sont pourtant liés.
Vous pourrez retrouver tout cela dans un petit livre de même pas 100 pages, rapide à lire et synthétique :
De Anne Laroche-Walter, Edition Jouvence
Autre livre bien plus complet cette fois :
De Thierry Souccar, Thierry Souccar Editions
Pas simple dans un premier temps de se passer des produits laitiers, du fait du poids culturel, familial, de nos habitudes alimentaires et de nos appétences gustatives... Sachez que vous pouvez y aller progressivement, il ne sert à rien de se brusquer. Le palais finit par s'habituer à tout, même si c'est difficile au départ.
Et sachez que vous pouvez trouver dans les supermarchés Bio, mais aussi maintenant en grandes surfaces traditionnelles, de nombreuses alternatives aux produits laitiers : des laits végétaux (boisson de riz, celle que je préfère, la plus neutre selon moi, lait de soja, lait d'avoine, lait d'amande, lait de noisettes...), la margarine végétale et des huiles végétales (olive, noisette, tournesol... Pour remplacer le beurre), des yaourts au lait de soja, des crèmes cuisson (pour remplacer la crème fraiche) comme la crème de riz (ma préférée) ou la crème de soja...
Vous trouverez des laits infantils pour les bébés à partir de 6 mois, de très bonne qualité (La Mandorle par exemple). Je dis bien lait infantil végétal, il ne faut pas simplement donner du lait végétal aux bébés, ce qui ne correspondrait pas à leurs besoins.
Et ne vous inquiétez pas, le calcium ne se trouve pas que dans les produits laitiers, contrairement à ce que l'on nous apprend à l'école. Il y en a beaucoup dans plusieurs légumes, et ce calcium là est deux fois mieux assimilé par l'organisme que celui dans le lait. Parmi les champions du calcium, on trouvera par exemple les légumineuses (toutes les lentilles, les haricots blancs ou rouges, les pois cassés, les pois chiches...), les oléagineux (amandes, cacahuètes, etc...), les choux et les brocolis... Il suffit donc de manger varié et équilibré et votre taux de calcium sera garanti.
Il faut aussi savoir que notre alimentation globale détermine nos besoins en calcium. Le taux de calcium recommandé en Franceest de 900 mg par jour (1200 mg apparemment depuis une recente mise à jour !) pour une personne présentant une alimentation omnivore. Ce qu'il faut savoir sur ce régime alimentaire, c'est que consommer des protéines animales est dit "acidifiant" pour l'organisme. Le corps humain est fait pour se garantir un PH neutre et va donc contre-balancer cet acidification. Pour cela, il a notamment besoin de calcium. Il va le trouver dans l'alimentation, mais pas suffisamment, et va donc aussi puiser dans les os et dans les dents (ce qui créera de l'ostéoporose chez les sujets âgés). Les végétaliens, qui ne consomment que des protéines végétales, n'ont besoin que de 500 mg de calcium par jour, car la perte de calcium est bien moindre, du fait d'une alimentation beaucoup moins acidifiante.
Vous trouverez ces informations santé dans les livres cités ci-dessus.
Pour ceux qui sont sceptiques mais qui présenteraient des désordres digestifs ou des maladies chroniques, essayez ne serait-ce qu'un mois (en plus d'une alimentation équilibrée bien sûr), vous vous en trouverez surement déjà soulagés...
Pour les plus convaincus, arrêtez complètement même si vous allez bien, votre corps vous remerciera dans quelques années...